Interview de Sensei Verbeeck

C’est au cours d’un stage à St-Raphaël que vous avez rencontré Sensei Kase en 1968, et depuis vous lui êtes resté fidèle ; quel pratiquant étiez-vous avant cette rencontre, et qu’a-t’elle changé pour celui que vous êtes devenu ensuite ?

En 1968, juste après les événements de Mai, je pars avec trois copains à St Raphaël. Eux pour des vacances, moi pour un stage de karaté. Nous avions eu connaissance de la venue d’un expert japonais par la fédération de judo à laquelle nous étions affiliés.

J’étais ceinture marron, j’avais démarré le karaté en 1963. Au mois d’octobre de la même année je passais mon grade de ceinture noire Shodan.

Depuis il m’a toujours conseillé, orienté dans ma vie professionnelle, aidé dans mes différents problèmes. Ensuite chaque année j’ai participé à différents stages avec ce grand maître, je suis donc devenu assistant et disciple, et nous avons fait ensemble un long chemin de 36 années.

Au début c’étaient des tournées en France chez les différents assistants, Paris, Nantes, Tours, Limoges, Annecy, etc, ensuite dans le monde entier. Essayez d’imaginer l’ambiance d’un stage qui regroupe des représentants des pays tels que l’Espagne, le Portugal, l’Angleterre, l’Italie, la Belgique (toute l’Europe) l’Afrique du sud, l’Amérique du sud et j’en passe …

Comment se déroulaient les stages de Sensei ? Quelles étaient les règles, la discipline ? Avez-vous des anecdotes à nous livrer à ce propos ?

J’ai été marqué par cet homme, 1ère rencontre, 1er stage et j’étais sûr que ce serait lui qui me guiderait.

Le stage de St Raphaël, 15 jours de stage : 1ère semaine Kata et Bunkaï; j’étais bon combattant mais mes connaissances en kata se limitaient àHeian Shodan et un Heian Nidan, et je pensais tout connaître des katas à  l’époque. J’ai terminé cette première semaine, je connaissais les 5 Heian et 6 katas supérieurs.

2ème semaine, kumité; matin, soir et même un entraînement la nuit, j’étais drôlement bronzé aux avant-bras et tibias… ! Et après l’effort, le réconfort, Campaï avec une bonne bière.

Durant toutes ces années, des anecdotes j’en ai accumulées un certain nombre. Lorsque j’évoque mon statut d’assistant en voici une : Lors des cours spéciaux à Paris au sein de l’association France Shotokan Ryu, les entraînements étaient forts, les stages durs, parfois interminables. Sensei Kasé ne regardait plus l’heure à sa montre.Quelles sont les qualités que vous tenez à transmettre à vos élèves, et au travers de quelles techniques en particulier ?

Un élève est un individu avant tout avec son physique, sa personnalité fondée sur son histoire. Il se présente à vous en disant «je veux faire du karaté»; l’idée qu’il se faisait de la discipline (sport de combat, self défense) évoluera avec les années de pratique, régulière et rigoureuse. Une pratique animée par la confiance, la perméabilité face à l’enseignement dispensé.

Un karatéka s’entraîne au sein d’un club, avec d’autres adhérents parfois partenaires, parfois adversaires.

La méfiance, la confiance, le courage, le respect, l’entraide fortifient l’individu. Enrichi par la diversité de l’enseignement du Karaté-do, ses techniques, ses mises en situation, ses katas, le karatéka découvrira une disponibilité face à toutes les situations travaillées au dojo. Comme dans la vie, il aura développé un pouvoir d’adaptabilité; je pratique l’Art Martial, le Karaté-do.

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